Les communautés villageoises, en commun accort avec les autorités préfectorales de Siguiri, s’impliquent dans la gestion durable et concertée de l’environnement. C’est une démarche des autorités préfectorales qui vise à freiner l’usage abusive du bois dans l’orpaillage artisanal, celui des substances chimiques et l’orpaillage mécanisé dans les eaux du fleuve Tinkisso.

La réunion de concertation, organisée à cet effet sous la présidence du préfet de Siguiri, Ibrahima Khalil Keita, a mobilisé, du 21 au 23 avril 2017, les sous-préfets, les maires, les services techniques concernés, les représentants des chasseurs, ceux de la Société Civile (SC), de la société minière, de la sécurité et de l’association des orpailleurs.

C’est sur la base de ses propres constats que le préfet de Siguiri a initié cette réunion en vue de remédier aux pratiques devenues monnaie courante et en dépit de la gravité de leur nuisance à l’environnement.

Dans son discours d’orientation, sans être à mesure de déchiffrer le nombre de dragues non conformes qui s’active dans les eaux du fleuve Tinkisso, le préfet s’est dit scandalisé face à la pollution et les destructions en cascade de ces eaux et des berges, l’usage abusif du bois, du mercure et du cyanure dans l’extraction artisanale de l’or. Sans compter la disparition du nombre de rivières et de marigots du fait de l’action des concasseurs et des laveries, qui fusent par centaine dans les mines artisanales de Doko, Kinitinian et Gnagassola.

En plus de la dégradation accentuée des mœurs et la montée en puissance du grand banditisme dues au grossissement non-stop des populations minières, l’orateur a également déploré les perturbations climatiques, l’assemblement du lit du fleuve Niger et la disparition de la faune, toutes catégories confondues.

Dans cette conclusion rendue exécutoire, la réunion a décidé de plusieurs mesures, dont le démantèlement, sans délai, des dragues, la réhabilitation des rivières et marigots par le reboisement de leurs berges, la pratique des feux précoces, la création de forêts villageoises et l’installation dans tous les villages, surtout ceux miniers ou riverains du fleuve Tinkisso, des comités de surveillance de l’environnement, appelés à rendre compte, tous les trois mois, de leurs activités quotidiennes.

Une manière d’impacter au mieux l’implication des communautés villageoises dans la gestion dite concertée de l’environnement.

AGP