Comme chaque année depuis quatorze ans, la CIEPEX (centre international d’échanges et de promotion des exportations) organise la foire internationale de Conakry (FIC).

Pour sa quinzième édition, contrairement aux éditions de 2015 et 2016 marquées, d’un côté par la crise sanitaire à virus Ébola et de l’autre, le marasme économique, la foire qui se déroule du 23 mars au 9 avril, s’ouvre cette année dans un contexte caractérisé par la reprise économique, portée par la hausse des investissements dans le secteur minier et l’augmentation de la production énergétique.

Malgré ce contexte favorable, il n’en demeure pas moins que les visiteurs ne se bousculent pas encore devant les stands installés sur l’esplanade du palais du peuple de Conakry, où des exposants venus du Bénin, du Burkina, du Sénégal, du Mali, du Maroc, de la côte d’Ivoire, etc… proposent des articles divers et variés.

L’affluence pas encore au rendez-vous d’abord…

Paul Samba est un exposant de produits issus de la pharmacopée béninoise. Assis devant sa marchandise de médicaments traditionnels, alors que nous visitions les stands, caméras et micros en mains, il s’approche de façon timide, observe un moment avant de nous interpeller sur la situation qui prévaut à la foire depuis l’ouverture : « les clients se font rares. Nous, nous sommes venus de loin pour faire du business ici, mais si ça continue comme ça, la prochaine on ne viendra pas ! » nous lâche-t-il visiblement exaspéré.

A quelques pas de son étalage, des stands sénégalais proposant des vêtements du pays de la Téranga, un peu plus loin, des Burkinabés exposent également du textile, etc… à ce niveau, même son de cloche, l’affluence n’est pas au rendez-vous.

La FIC 2017 ne serait-elle pas victime du Grand Bazar de Conakry qui l’a précédé il y a quelques mois ? En effet, la dernière édition du GB avait tellement eu du succès qu’elle avait été reconduite pour quelques jours. « Ce succès peut s’expliquer par la coïncidence avec la suite logique des fêtes de fin d’année. Pour ce qui est de la FIC 2017, les premiers jours sont souvent pareils. L’affluence commence souvent lors de sa deuxième semaine et là il y a tellement du monde que ça déborde », nous explique un visiteur rencontré dans les allées des expositions.

La foire, c’est aussi l’espace privilégié des grandes marques pour faire la promotion de leurs produits. Si les prix des articles sont jugés souvent exorbitants, certains visiteurs n’hésitent pas, le temps d’un week-end à se faire plaisir.

Un espace d’échange et de détente

La FIC est comme chaque année, l’attraction principale des Conakykaé, de tous les âges. Une sorte de pèlerinage pour certains. Après, il y a les autres ceux qui  la découvrent pour la première fois et tombe sous le charme.

Cependant tous ceux qui viennent à la foire n’y viennent pas forcément pour acheter. Chacun y va de son motif : Il y en a qui viennent s’évader, profiter de l’atmosphère, comme les concerts de circonstance qui y sont organisés. C’est le cas de Mamadou 23 ans étudiant « Après  la FAC,  nous venons nous retrouver  ici entre amis pour passer du bon temps » et ceux qui viennent avec époux, épouse, fiancé(e), copine ou copain, s’offrir des cadeaux symboliques ou mirobolants selon leurs moyens.

La FIC est comme une scène de théâtre, où chaque  acteur, chaque personnage, décor, joue un rôle pour donner à l’événement toute la ferveur et l’attractivité qu’il suscite.

 

Mamadou Aliou DIALLO pour JMI

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